©️Togo 24 – (Kpalimé, le 9 février 2025) – Depuis plusieurs mois, le Grand Marché de Kpalimé (environ 120 km au Nord de Lomé), dans la commune de Kloto 1, est le théâtre d’une crise opposant les commerçants (es) aux autorités municipales. Les commerçants (es), regroupés en corporations, dénoncent dans une correspondance administrative adressée le 4 février 2025 à Yawo Winny DOGBATSE, Maire de ladite commune, leurs conditions de travail déplorables et réclament des mesures urgentes pour améliorer leurs conditions de vie.
De l’intégration à la réorganisation du Grand marché de Kpalimé: le processus vicié et émaillé de beaucoup d’irrégularités
Les résultats d’une enquête journalistique menée par Togo 24 a révélé que le processus d’intégration du grand marché de Kpalimé est vicié et entaché de beaucoup d’irrégularités. En effet, le comité d’intégration avait octroyé une seule et unique place à 3 ou 4 commerçantes ou revendeuses, ce qui a entraîné des disputes et des bagarres dans le marché. Les revendeuses ou commerçantes qui avaient payé se quittance deux mois avant n’avaient pas eu de place alors que celles qui étaient arrivés 24 heures, en ont trouvé. Pire, le comité avait octroyé de place à celles ou ceux qui n’ont pas encore payé de quittance, tandis que les commerçantes qui ont payé leur quittance depuis n’en n’ont pas trouvé. Une partie de l’attribution des places dans le marché a été faite par tirage au sort et la plus grande grande partie a été faite par affinité, par favoritisme ou militantisme. Certaines commerçantes ont eu 3 ou 4 places dans le marché alors certaines en cherchent une et ne trouve pas. Le comité d’intégration a désorganisé le marché en mélangeant les corporations, ce qui a entraîné du désordre dans le marché ainsi que la mévente et l’endettement. Au lieu de distribuer de façon sincère, honnête, objective et impartial les places aux ayants droit, le comité d’intégration a remis certaines boutiques, places, conteneurs et autres à certains conseillers municipaux. Le comité d’intégration avait créé une injustice sociale dans le marché, des problèmes entre les revendeuses, des situations d’incompréhension, d’incertitude, de confusion, de colère, de mécontentement dans le marché à cause de leur mauvaise foi et de leur intérêt personnel.
Sollicités par Togo 24, les commerçants (es) du Grand marché de Kpalimé ont confirmé et validé les résultats de l’enquête de Togo 24 et ont déploré avec fermeté, ces conditions défavorables que les autorités communales leur ont infligées.
Depuis quelques mois, les parties prenantes de cette crise qui secoue le Grand marché de Kpalimé s’échangent de courriers administratifs, dans lesquels, ils décrivent les conditions de vie et de travail et les efforts consentis pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des usagers didit marché.
Les Doléances des Commerçants
Dans un courrier adressé au Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, le 30 septembre 2024, les présidents et présidentes des corporations du Grand Marché de Kpalimé ont exposé leurs difficultés auxquelles ils font face dans ledit marché.
Conditions d’intégration du marché non respectées : Les conditions initialement prévues pour l’attribution des places et des boutiques n’ont pas été respectées, laissant de nombreux commerçants dans une situation précaire.
Attribution des places et des boutiques : Les commerçants dénoncent l’attribution des meilleures places aux conseillers municipaux, tandis que les responsables des corporations sont négligés.
Prix des loyers exorbitants : Les prix des loyers sont jugés trop élevés, notamment pour les boutiques, hangars, conteneurs, magasins et pour les terres non construites, ce qui pénalise les petits commerçants.
Manque d’infrastructures : Le marché manque d’eau, d’électricité, de latrines et de poubelles, rendant les conditions de travail insalubres.
Intimidation et saisie des marchandises : Les commerçants se plaignent du traitement violent et de la saisie de leurs marchandises en cas de retard de paiement des loyers.
Manque d’organisation : Le marché est mal organisé, avec un mélange des Corporations (genres de marchandises), ce qui nuit à l’activité commerciale.
Les Propositions des Commerçants
Pour remédier à ces problèmes, les commerçants ont formulé plusieurs propositions :
Géolocalisation et réorganisation du marché : Une meilleure organisation de l’espace permettrait d’optimiser l’activité commerciale.
Attribution équitable des places : Les responsables de corporation devraient être privilégiés dans l’attribution des places. L’attribution des places devait se faire aussi de façon juste et équitable.
Réduction des prix des loyers : Une réduction significative des loyers (réduction au 1/3 des prix fixés) permettrait de soulager les commerçants. A cause des prix exorbitant des prix des loyers, beaucoup de commerçants ont déserté le marché.
Amélioration des infrastructures : La mise en service des latrines, l’extension du réseau électrique sur les zones non couvertes et l’approvisionnement en eau potable sont indispensables.
Moratoire sur les loyers : Un moratoire d’un an permettrait aux commerçants de se remettre de leurs difficultés. A cause de la mauvaise organisation du marché et du mauvais traitement infligés aux commerçants, beaucoup ont fermé et quitté le marché pour s’installer ailleurs.
Intégration de tous les commerçants : Les commerçants installés en dehors du marché devraient être intégrés.
Dialogue et Négociations
Suite aux doléances des commerçants, le ministre a interpellé le Maire de Kloto 1 pour trouver une solution. Des négociations ont été entamées, mais elles ont abouti à un échec. Les commerçants ont alors décidé de ne plus payer les loyers tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites.
Réponse de la Mairie de la Kloto 1
Dans un courrier daté du 14 novembre 2024, le maire de Kloto 1 Yawo Winny DOGBATSE a répondu aux commerçants en soulignant les efforts déjà consentis pour améliorer le marché, notamment l’installation de panneaux solaires, la construction de toilettes et l’amélioration de la gestion des ordures. Il a également rappelé que les prix des places ont été fixés en accord avec un partenaire et que les commerçants doivent s’acquitter de leurs arriérés de loyer.
Bras de Fer et Appel au Dialogue
Le bras de fer entre les commerçants et la mairie se poursuit. Les commerçants maintiennent leurs revendications et appellent au dialogue pour trouver une solution durable. Ils demandent notamment une réduction des prix de location, un moratoire sur les loyers, l’amélioration des infrastructures et une plus grande implication dans la gestion du marché.
Les boutiques de 40 000f deviennent 13. 000F par mois.
Les boutiques de 30 000f deviennent 10 000F par mois.
Les boutiques de 25 000F deviennent 8 500F par mois.
Les boutiques de 15 000F, deviennent 5000F par mois.
Les prix des terres non construites, notamment ceux des hangars pour les commerçants d’ignames et de vendeurs de bétails et pour les conteneurs vont passer de 5000f à 2000F par mois.
Les prix des hangars de 3000F deviennent 1000F par mois.
Les présidents et présidentes des corporations du Grand marché de Kpalimé exigent également la libération des boutiques, des places des conteneurs, des magasins pour les ayant droit et le paiement d’une somme de 3. 212. 500F, correspondante à la sommes totale des locations de boutiques, conteneurs, magasins et places occupées par des personnes non autorisées. Ils ont souligné aussi que les conseillers municipaux et les autorités de la commune de Kloto 1 ont confisqué les meilleures boutiques et que la plupart des boutiques et magasins sont vendus à leurs connaissances.
Ils exigent par ailleurs le paiement de ces 3. 212. 500F avant toute négociation.
Dans un courrier daté du 15 novembre 2024, le maire de la commune de Kloto 1 a informé les présidents et présidentes des corporations du Grand marché de Kpalimé, que les commerçants (es) du marché de Kpalimé sont tenus de procéder au règlement de leurs arriérés de loyers avant toute négociation.
La tension est vive, la crise prend une autre tournure et le bras de fer entre les autorités communales et les commerçants et commerçantes du Grand marché de Kpalimé a atteint le pic.
Dans un courrier daté du 4 février 2025, adressé au maire de la commune de Kloto 1, les présidents et présidentes des corporations du Grand marché de Kpalimé ont relancé leur demande de doléances pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Les revendications sont restées les mêmes et n’ont pas changé.
A plusieurs reprises, Togo 24 avait sollicité le président du comité d’intégration du marché et l’ancien directeur du marché pour des entretiens de travail et des interviews, en vue d’avoir leurs versions et points de vue sur la gestion du marché, sans succès.
Lors de la 2ème et 3ème session ordinaire de l’année 2024 du conseil municipal de Kloto 1, certains conseillers municipaux de Kloto 1 s’étaient catégoriquement opposés à un journaliste de Togo 24 de prendre la parole et de poser des questions et avoir des explications sur la gestion dudit marché.
C’est dans ce refus de donner la parole au journaliste de Togo 24 que ce média a officiellement adressé le 30 septembre 2024 des correspondances administratives au maire de la commune de Kloto 1 pour avoir accès à l’information et à la documentation publique relative à la gestion du Grand marché de Kpalimé. Malheureusement, force est de constater que ces courriers sont restés sans réponse jusqu’à présent, soit 4 mois et 1 semaine après leur dépôt.
Aux dernières nouvelles, en réponse aux doléances des présidents et présidentes des corporations du Grand marché de Kpalimé, formulées dans un courrier daté du 4 février dernier, le maire de la commune de 1 a reçu ces derniers et a échangé et discuté avec eux ce vendredi 7 février 2025 par rapport à la diminution des prix des loyers des boutiques, conteneurs, hangars, magasins et autres. Lors de cette rencontre, le Maire a présenté à ces derniers, les nouvelles tarifications de ces infrastructures. Le prix des boutiques de 40. 000F est passé à 30 000f, celui de 30 000F est passé à 20 000f, etc……
La crise du Grand Marché de Kpalimé met en lumière les difficultés rencontrées par les commerçants (es) et la nécessité d’un dialogue constructif entre les parties prenantes. Il est essentiel de trouver des solutions durables pour améliorer les conditions de travail des commerçants et relancer l’activité économique de ce marché essentiel pour la commune.
Les commerçants et commerçantes du Grand marché de Kpalimé vont-ils accepter les nouvelles tarifications des prix des boutiques conteneurs magasins et hangars proposées par les autorités communales?
C’est le wait and see. Nb: Nous y reviendrons
Mensah ASSOGBAGUE
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