
©️Togo 24 – (Lomé, le 5 juillet 2025) – Le Togo a réaffirmé son rôle de leader dans la protection des réfugiés en accueillant, ce vendredi 4 juillet 2025, une réunion ministérielle cruciale qui a abouti à l’adoption de la « Déclaration de Lomé » sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés. Cet événement marque une étape significative dans la réponse régionale aux défis posés par les déplacements forcés en Afrique de l’Ouest.
Représentant le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, le Président de l’Assemblée nationale, Sevon-Tépé Kodjo Adédze, a souligné l’importance de cette déclaration, fruit d’un an de dialogue concerté entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.
Organisée en collaboration avec le Système des Nations Unies (SNU) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cette rencontre vise à apporter une réponse régionale coordonnée face à la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel.
Un contexte de crise humanitaire persistante
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Calixte Madjoulba, a rappelé l’ampleur de la crise : depuis 2012, plus de 4 millions de personnes ont été déplacées de force en Afrique de l’Ouest et du Centre en raison de l’insécurité. La situation au Burkina Faso, en particulier depuis 2021, a engendré des flux importants de réfugiés et de demandeurs d’asile vers le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, avec environ 154 200 arrivées recensées fin mars 2025, auxquelles s’ajoutent plus de 19 000 déplacés internes au Bénin et au Togo.
Le ministre Madjoulba a insisté sur l’objectif de la réunion : « Cette rencontre permettra de progresser collectivement sur les mécanismes de sécurité aux frontières, d’accès au territoire, de respect du principe de non-refoulement, d’enregistrement, de réception et de protection des réfugiés. »
Il a également mentionné la mise en place de procédures simplifiées pour l’octroi du statut de réfugié, l’élaboration de politiques alternatives aux camps, l’adaptation des réponses à la transhumance et le développement de mécanismes de retour volontaire via des accords tripartites.
Appel à la solidarité et au soutien international
Monsieur Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant chargé des opérations du HCR, a mis en lumière les défis auxquels les réfugiés sont confrontés, invitant les pays à réaffirmer leur solidarité conformément aux conventions internationales.
Barrie Freeman, représentante régionale des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, a salué l’engagement politique des pays participants, réaffirmant le soutien indéfectible de l’ONU : « L’ONU réaffirme son plein engagement aux côtés de vos gouvernements respectifs. Nos agences, fonds et programmes poursuivront la collaboration […] pour promouvoir nos consultations au niveau régional en vue d’une meilleure sécurité humaine. »
Engagements concrets de la Déclaration de Lomé
Les États signataires de la Déclaration de Lomé se sont engagés solennellement à mobiliser les ressources nécessaires et à mettre en œuvre des recommandations clés. Celles-ci incluent le renforcement des mesures garantissant l’accès à la documentation pour les réfugiés et demandeurs d’asile, facilitant ainsi leur accès aux services de base (logement, santé, éducation) et réduisant les risques de l’apatridie. La Déclaration prévoit également l’élaboration d’une stratégie sous-régionale intégrant les priorités nationales et transfrontalières.
Clôturant la réunion, le Président de l’Assemblée nationale, Sevon-Tépé Kodjo Adédze, a prononcé un discours vibrant : « Aujourd’hui, sous le ciel lumineux de Lomé, un nouveau chapitre s’ouvre dans l’histoire pour notre sécurité collective et garantir la protection des réfugiés. La Déclaration de Lomé nous appelle à l’action. Qu’elle soit une flamme qui éclaire nos pas, un serment que nous portons dans nos cœurs et dans nos actes. L’histoire nous observe. Soyons dignes de son regard. »
Il a conclu en soulignant la double responsabilité des États : « assurer la sécurité de nos territoires, tout en garantissant la protection des personnes déplacées. » Il a ajouté avec force : « Accueillir un réfugié, c’est affirmer notre humanité dans sa forme la plus pure. Le protéger, c’est honorer nos engagements. Lui offrir un avenir, c’est semer les graines d’une paix durable et d’un monde plus juste. »
À travers cette initiative, le Togo et les États parties réaffirment leur détermination à protéger les populations déplacées et à œuvrer collectivement pour la stabilité et la sécurité dans la sous-région ouest-africaine.
La rédaction