
©️Togo 24 – (Agomè, Kpodzi, le 9 Octobre 2025) – Face à la persistance des inégalités de genre malgré un arsenal juridique national et international étoffé, le ministère de l’action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme avec l’appui du projet DeZon de la Coopération Allemande au Togo, mise en œuvre par la GIZ, a initié un atelier de renforcement des capacités du 7 au 9 octobre 2025 à Agomè Kpodzi (Commune Kloto 3).
Cet événement de trois jours a réuni une trentaine de leaders communautaires et d’opinion venus de la Région des Plateaux-Ouest, notamment des Chefs de Cantons, Leaders Religieux, acteurs des Maisons de Justice, du système judiciaire, des Centres d’Écoute et des Organisations de la Société Civile (OSC).
La mise en œuvre de cette activité contribue à l’atteinte de l’indicateur 2.1 du projet, intitulé : « 33 chefs de canton et 20 chefs religieux dans 10 communes de deux régions ont testé la combinaison d’approches traditionnelles et égalitaires en matière de droit para-étatique et de résolution des litiges ».
L’objectif principal est d’améliorer leurs connaissances sur les droits des femmes, l’équité et l’égalité de genre afin de renforcer leur engagement et d’établir un plan de synergie d’action pour une lutte plus efficace contre les discriminations à la base.
Un cadre juridique solide, des défis de mise en œuvre
Le Togo a multiplié les engagements en faveur de l’égalité, de la Constitution togolaise (art. 11) à la Politique Nationale pour l’Équité et l’Égalité de Genre (PNEEG) et la Stratégie Nationale 2019-2028 (SNEEG). Des textes comme le Code des personnes et de la famille révisé (2014) et le Code pénal (2015) ont renforcé la protection des femmes, notamment contre la violence et la discrimination économique.
Cependant, le véritable défi réside dans la méconnaissance de ces textes juridiques par les acteurs communautaires de première ligne et par les femmes elles-mêmes, ce qui entrave leur pleine application.
Renforcer les capacités pour l’action
L’ atelier a été initié pour combler ce déficit de connaissance, visant à outiller ces acteurs qui sont au cœur des communautés et de la résolution des litiges. L’approche, interactive et participative, a combiné présentations d’experts., études de cas et travaux de groupe.
L’atelier a porté sur plusieurs modules de formation tels que les concepts clés et les instruments juridiques nationaux et internationaux (CEDEF, Protocole de Maputo, ODD 5), l’analyse des obstacles et défis à l’égalité, incluant les stéréotypes, les normes sociales et l’impact des pratiques traditionnelles et religieuses et le rôle crucial des Chefs de Cantons et Leaders Religieux comme agents de changement.
L’intégration d’une approche sensible au genre dans les décisions judiciaires et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), le Plaidoyer et la sensibilisation, aboutissant à l’élaboration de plans d’action multi-acteurs pour un engagement durable sont également entre autres modules abordés par les participants.
Vers un engagement durable et coordonné
Les résultats attendus de cet atelier sont ambitieux : une meilleure compréhension des enjeux, une prise de conscience des formes de discriminations dans les politiques communales et, surtout, l’établissement d’une synergie d’action documentée et d’un plan de suivi de la mise en œuvre des connaissances acquises.
Les participants ont exprimé leur satisfaction et leur engagement à l’issue de cet atelier. Le médiateur de la maison de justice de Kpélé Adéta, Bannerman Kuassi, a salué l’initiative, soulignant avoir acquis des connaissances qu’il s’engage à partager avec sa communauté via des émissions radiophoniques pour sensibiliser sur les notions d’équité et d’égalité.
De son côté, Mme Lolonyon Akofa Colette, agent de développement chargée du leadership féminin à l’ONG Bien-être de Kpélé, a indiqué que l’atelier a permis de renforcer ses capacités et de « voir de façon palpable les discriminations à l’égard de la femme ». Elle a insisté sur l’engagement d’accompagner les femmes dans leur lutte pour l’épanouissement au retour dans leurs structures respectives.
Le Père Léon Kavégué, curé de la paroisse de Lavié, à de son côté, insisté sur le rôle des femmes en tant que moteur du développement social. Selon lui, l’égalité des droits est un atout pour l’ensemble de la collectivité, comme en témoigne sa déclaration : « La femme peut apporter énormément à la réussite de l’homme. Si elle jouit pleinement de ses droits, c’est toute la société qui bénéficie de cette richesse.
En s’attaquant à la méconnaissance des lois à la base, cette initiative du MASSPF et de la GIZ vise à transformer l’arsenal juridique togolais en une réalité tangible pour les femmes et les filles, marquant une étape significative vers une société togolaise véritablement équitable et inclusive.
Mensah ASSOGBAGUE
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