La UnePrésidence

Togo : L’Association Piment Solidaire promeut l’agroecologie

©️Jeune Togo – ( Kpalimé, le 18 janvier 2024 ) – Il y a trois ans, Julien Dumont, ancien agriculteur bio, a quitté sa France natale pour se rendre à Tove Agbessia (environ 117 km au Nord de Lomé), dans la commune de Kloto 1 (Région des Plateaux), près de la ville de Kpalimé, afin d’y créer une ferme agro-écologique et de contribuer ainsi au développement de la communauté.

Aujourd’hui, la ferme New Life fait partie intégrante d’un réseau bien organisé de cultivateurs, de distributeurs et de consommateurs.

En mars 2021, lorsque Julien et son équipe commencent à cultiver le terrain d’un hectare et demi situé au-dessus de Tove Agbessia, rien n’est encore décidé, sauf les objectifs : La ferme doit être économiquement viable, de sorte qu’elle puisse générer un revenu pour plusieurs personnes. Elle doit également servir de modèle local en matière de pratiques et de techniques de culture écologiques, en formant de jeunes agriculteurs aux techniques de l’agroécologie.

Aujourd’hui, trois ans plus tard, 80% du terrain est cultivé. Sur les nombreuses planches, des plantes traditionnelles comme le piment vert, les oignons, les carottes et les bananes plantains poussent à côté de cultures plus expérimentales comme du Gombo de bali, de la patate douce orange ou des variétés de concombre de Chine. Ce qui frappe, outre la grande diversité des planches, c’est la particularité de leur approvisionnement : à de nombreux endroits, des arbres sont plantés entre les planches ou même au milieu – On parle d’ailleurs d’agroforesterie, une des composantes de l’agroécologie très importante en milieu tropical.

« L’agroécologie vise à utiliser toutes les ressources naturellement présentes pour produire avec elles un mélange de différentes cultures qui se nourrissent mutuellement. On tend vers un système d’autosuffisance », explique Julien, le fondateur et président de l’association Piment Solidaire.

Ce système d’autosuffisance doit être atteint sans aucun produit chimique. Les produits chimiques sont certes efficaces à court terme, mais à long terme, ils tuent toute vie dans le sol, le rendent stérile et vulnérable aux parasites.

« Respecter la terre, c’est ne pas l’agresser », poursuit Julien, « il faut entretenir la vie de son sol en le nourrissant avec toutes les techniques que l’on trouve dans l’agriculture biologique ».

Cela demande de la créativité et une capacité d’adaptation rapide, c’est pourquoi lui et son équipe sont constamment à la recherche de nouvelles solutions. On utilise du paillis, du compost et des engrais biologiques. Pour lutter contre les parasites, on utilise notamment des produits phytosanitaires à base d’huile de neem ou de savon noir, on pose des moustiquaires ou on plante certaines plantes qui ont un effet nématicide et repoussent certains parasites.

Un certain arbre, la leucaena, aussi appelée faux mimosa, originaire d’Amérique, enthousiasme particulièrement Julien : « C’est un véritable cadeau de la nature », dit-il.

Ses feuilles fixent l’azote de l’air et le libèrent dans le sol via les racines. Elles procurent de l’ombre et sont en outre utilisées comme nourriture riche en protéines pour les porcs et les poules, dont les excréments servent à leur tour d’engrais pour les planches. De plus, l’arbre pousse très vite et est donc parfaitement utilisable comme bois de chauffage.

En plus de la construction de la ferme, c’est en effet un autre objectif de l’association Piment Solidaire : le reboisement de collines et de parcelles érodées et la sensibilisation à l’utilisation durable du bois de chauffage.

À ce jour, l’association a planté plus de 2000 arbres dans et autour de Tove Agbessia, en collaboration avec l’ONG locale Graines de vies. Des ateliers sont également régulièrement organisés pour promouvoir l’utilisation de foyers améliorés.

« Un poêle chauffé au bois consomme 40 à 70% de bois en moins et les fumées toxiques sont évacuées », explique Julien.

Le troisième grand pilier de Piment Solidaire est constitué par les projets solidaires. Ainsi, dans l’école primaire locale, l’association a assuré l’accès à l’eau pour 88 élèves et 3 enseignants à l’aide d’un forage et d’un système de pompage solaire. Dans cette même école, un jardin sera bientôt aménagé pour que les élèves apprennent les bases de l’agriculture écologique.

Le manuel d’agroécologie pour enfants, développé et mis à disposition par l’organisation partenaire JVE (Jeunes Volontaires pour l’Environnement), sera utilisé à cet effet.

D’un point de vue économique, il est encore difficile pour les agriculteurs bio d’obtenir des revenus importants. « Peu de gens comprennent encore que, compte tenu des risques liés à la consommation de produits traités chimiquement, il vaut mieux payer un peu plus cher pour des produits bio. Le marché doit encore être créé », fait remarquer Julien.

C’est précisément la mission du Club Aliments Santé. Plusieurs fermes bio locales se sont regroupées sous ce nom pour former une sorte de distribution. Chaque vendredi, Julien se rend avec sa Jeep et plusieurs paniers de légumes au restaurant Les Delices D’Agnigban à Kpalimé, où il prépare avec ses collègues fermiers les commandes pour les clients du club. Chaque semaine, une liste des produits qui seront récoltés dans les fermes dans les jours à venir est publiée dans un groupe Whatsapp. Les clients peuvent commander les produits souhaités et venir les chercher eux-mêmes au restaurant le vendredi ou se faire livrer à domicile, même jusqu’à Lomé.

Avec le système de commande hebdomadaire, les clients ont une certaine sécurité de planification et ne doivent pas se rendre au marché du Château. Certes, le nombre de clients ne cesse d’augmenter et les retours sont également très positifs, mais Julien se demande tout de même chaque jour pourquoi ils ne sont pas déjà beaucoup plus nombreux.

 » Malheureusement, il y a toujours des creux dans la saison, où il est difficile de livrer tous les produits souhaités. Et si en plus les gens doivent aller au marché, cela les embête », indique-t-il comme raison possible.

Et pourtant, les chiffres augmentent mois après mois, les clients sont satisfaits et surtout, la motivation est intacte. Elle se nourrit avant tout de faire le bien. Piment Solidaire est un programme d’autonomisation sociale pour ses collaborateurs et la commune. Grâce aux techniques de l’agroécologie, les gens sont aidés à s’aider eux-mêmes, et ce de manière durable et écologique.

Bientôt, la première pierre d’un nouveau bâtiment sera posée à la ferme. C’est un centre de formation en agroécologie qui verra le jour et qui sera ouvert aux stagiaires et jeunes entrepreneurs. Ils y seront formés, hébergés et nourris, chacun pour 15 jours, trois semaines ou un mois, à un prix accessible. Les objectifs que Julien et son équipe avaient encore notés sur une feuille de papier en mars 2021 seraient ainsi solennellement manifestés ; et le terrain préparé pour une sorte de croissance particulière, dont tous les participants profiteraient. Un « système gagnant-gagnant » comme Julien l’appelle.

Joram (Stagiaire)

#JeuneTogo, le 4ème Pouvoir

Info : +228 90808989 // 99313108

E-mail : info@jeunetogo.tg

Site Web : www.jeunetogo.tg

Togo 24

Togo 24 est un Journal d'investigation, d'analyse et de publicité. Reprtage, couverture médiatique, publicité, publi-reportage, insertion publicitaire Contacts : +228 90 80 89 89 / 99 31 31 08 E-mail : infotogo24@gmail.com, Lomé - Togo

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

PUB1


Introducing your First Popup.
Customize text and design to perfectly suit your needs and preferences.

Ceci fermera dans 20 secondes

Ceci fermera dans 0 secondes