©️Togo 24 – (Lomé, le 9 avril 2025) – Le Syndicat national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT) a vivement réagi à l’interpellation d’Albert Agbeko, journaliste et Directeur de publication du site d’information en ligne Togoscoop, survenue le mardi 8 avril 2025 à Tsévié. Dans un communiqué rendu public, le syndicat exprime son indignation face à cet incident qui entrave l’exercice normal de la profession journalistique en période de révision des listes électorales.
Selon le SYNJIT, M. Agbeko se trouvait à l’école primaire catholique Saint-Jean de Tsévié dans le cadre de son travail, afin d’observer le déroulement du recensement électoral. Pour avoir pris des photos, une pratique courante pour illustrer et documenter son reportage, le journaliste a été interpellé par un agent de police présent sur les lieux. Bien qu’il ait présenté sa carte de presse et s’être identifié auprès du président du Comité de Liste et Carte (CLC), l’agent a exigé la suppression des clichés. Par la suite, M. Agbeko a été entouré par des renforts policiers et conduit au commissariat en compagnie du président du CLC et de son rapporteur.
Le SYNJIT souligne que cet événement est symptomatique des difficultés rencontrées par les journalistes togolais sur le terrain.
Rappelant que la révision des listes électorales 2025, qui se déroule du 7 au 23 avril dans la zone 1, nécessite la pleine participation de tous les acteurs, y compris les médias, le syndicat insiste sur le rôle crucial de ces derniers pour informer le public sur le processus. Il appelle la CENI, les présidents des CLC et les forces de l’ordre à faciliter le travail des professionnels des médias.
Face à cet « tableau de chasse infligé au journaliste », le SYNJIT dénonce une « tentative d’intimidation » et une « entrave à la liberté de presse ». Le syndicat rappelle que les centres de recensement et de vote ne sont pas des lieux clos et que les journalistes ont le devoir de s’y rendre pour exercer pleinement leur mission d’information. Qualifiant le comportement des forces de l’ordre de « caprice », le SYNJIT demande instamment à la CENI et aux présidents des CLC de prendre des mesures pour faciliter le travail des journalistes durant toute la période de révision des listes.
Le Secrétaire Général de SYNJIT,
Narcisse Prince AGBODJAN, salue néanmoins le professionnalisme du Commissaire Messan Alofa, qui a tenté d’apaiser la situation et a suggéré de ne pas inquiéter M. Agbeko dans l’exercice de ses fonctions. Le syndicat réaffirme que la mission d’information des journalistes est « un bien précieux et nécessaire dans une démocratie » et que les professionnels des médias togolais sont déterminés à jouer leur rôle dans le processus électoral.
Le SYNJIT lance un appel à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) afin qu’elle prenne ses responsabilités pour garantir des conditions de travail optimales aux journalistes dans le cadre des prochaines élections municipales au Togo.
Mensah ASSOGBAGUE
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